Portrait : Grégory Galiffi, La passion auto en 16/9ème

Portrait : Grégory Galiffi, La passion auto en 16/9ème

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Cela fait plus de 17 ans maintenant que Grégory Galiffi présente « Direct Auto », un rendez-vous télévisuel sur la chaîne C8 devenu incontournable pour tous les passionnés de voiture. Entre deux essais, il nous a accordé un entretien… à 200 à l’heure !

Texte et photos Thomas Riaud

Grégory Galiffi court sans cesse après le temps, ses journées étant du genre bien remplies. Lorsqu’il ne doit pas sauter dans un avion pour partir faire un nouveau road-trip à l’étranger ou essayer une voiture, il enchaîne les réunions de rédaction avec son équipe de journalistes, ou les plateaux au siège de C8 pour présenter son émission phare « Direct Auto ». Et comme son nom l’indique, c’était du direct, un exercice auquel Grégory, naturel et très à l’aise devant les caméras, est rompu. Pourtant, si le fait de travailler aujourd’hui dans l’automobile ne doit rien au hasard, il a dû se battre et faire ses preuves avant d’arriver là où il en est. « La passion automobile, je l’ai toujours eu depuis ma tendre enfance, mon père ayant toujours été un alfiste pur et dur, tandis qu’un de mes oncles ne jurait que par les BMW. J’ai baigné dans cet univers et cela a donné lieu à quelques réunions de famille pour le moins animées ! ». L’amour des Alfa, voilà bien un « virus » transmis par son père, dont Grégory ne compte absolument pas guérir. « Il en a eu 17, mais je suis en bonne voie pour le battre. J’y travaille ! ».

Pourtant, avant de vivre de sa passion – et la vivre pleinement – notre homme a connu un parcours semé d’embûches, loin d’être évident. « Je ne suis pas un « fils de », et j’ai dû me faire tout seul, car personne ne m’attendait. Au début, je me suis orienté vers la médecine et les sciences pures, mais rapidement, j’ai compris que cela ne me convenait pas. J’ai pu embrayer sur un cursus plus en rapport avec mes envies, celui de journaliste scientifique et technique. C’est ainsi que j’ai commencé dans la presse, en pigeant à partir de 1998 pour les magazines « Science et vie » et « Science et Avenir ». Avec une préférence pour traiter de sujets liés à l’automobile. Cela m’a ensuite aidé à entrer en stage à « l’Action Auto Moto », où je me suis rapidement senti à ma place. La chance que j’ai eu c’est qu’ils étaient partenaires d’Autoroute FM. Un jour, Olivier Truchot, alors en charge de cette station, est venu à l’Action Auto Moto. J’ai été convoqué par Jean Savary, mon rédacteur en chef, pour me demander si je voulais faire un test pour glisser vers la radio. J’y suis allé sans trop y croire, mais 48 heures plus tard, j’étais à l’antenne ! ».

L’école du direct

Avoir une « voix » qui passe bien est une chose, mais Grégory Galiffi doit rapidement trouver ses marques et surtout se familiariser avec l’exercice du direct, pour indiquer en temps réel aux auditeurs les difficultés rencontrées sur les autoroutes. « J’ai fait ça pendant plus d’un an, d’abord les nuits, puis les matinales ». Des essais si concluants qu’il fini par signer son premier CDI, ce qui lui permet d’éviter bien malgré lui le service militaire… « Pour améliorer mon ordinaire et meubler les nuits à l’antenne, j’ai commencé alors à rédiger des actualités pour un site internet auto qui venait de se monter, du nom de Caradisiac. Et en récupérant la rubrique « essai » d’Autoroute FM, cela m’a permis d’aller enfin tester sur le terrain les nouveautés automobiles. Et un jour, sur un essai, un confrère qui œuvrait sur AB Moteurs, une chaine du câble, m’a proposé de le rejoindre. J’ai donc fait mes premières armes à la télé là-bas, mais aussi sur M6 Turbo, avec qui j’ai signé quelques piges ». De la presse écrite, des directs à la radio, puis des essais auto pour la télé, voilà une somme d’expériences pour le moins complète qui va permettre à Grégory de voir plus haut, plus loin. 

« Avec l’arrivée de nouvelles chaînes grâce à l’essor de la TNT, je savais qu’ils allaient avoir besoin de recruter. Au début, mon « plan de vol » était simple, et se limitait à simplement devenir journaliste sur l’une de ces futures chaines, peu importait le thème. Etant assez introverti de nature, je me suis préparé et inscrit au Cours Florent, puis à l’Académie Audiovisuelle. Cela a été très formateur pour moi. J’ai postulé sur une nouvelle chaîne du nom de Direct 8 (NDLR : devenue D8, puis C8), et j’ai eu l’opportunité de rencontrer Vincent Bolloré, qui a eu une oreille attentive et m’a donné ma chance. C’est ainsi qu’à 30 ans tout juste, en 2005, j’ai commencé à présenter, en binôme avec une jeune femme d’abord, Gaelle Bézier, une émission du nom de « les nouveaux talents ». C’était déjà du direct, un genre qui me convenait très bien. La suite n’est, là encore, qu’une succession d’opportunités… et de coups de chance. La grille de la chaîne comportant encore des vides, on m’a demandé de réfléchir à des idées d’émission. Etant passionné de gastronomie et d’automobiles, j’ai forcément pensé à proposer un concept d’émission culinaire, et un autre traitant de voitures. Et vous savez quoi ? J’ai eu le feu vert par Vincent Bolloré pour créer les deux, en devant les lancer chacune sous 3 semaines. Gros, gros challenge ! ». 
Grégory Galiffi tient malgré tout les délais : il allait enfin vivre ses passions…

Passeur de plats

C’est ainsi que trois semaines plus tard débarquent - sur la chaîne qui se nommait encore Direct 8 à l’époque - deux émission inédites. D’un côté, Grégory se trouve aux commandes de « A vos fourchettes », une émission rebaptisée ensuite « A vos régions » dédiée à la gastronomie, mais d’un nouveau genre. Grégory partait écumer la France à bord d’une vieille voiture pour rencontrer des grands chefs et faire découvrir de belles adresses. Et de l’autre, on retrouve notre homme piloter « Direct Auto  », une émission hebdomadaire faisant le tour de « l’actualité auto » sous toutes ses formes. « J’étais aux anges, en étant parvenu à réaliser ce que je voulais faire. C’était génial, mais intense ». Trop, au point de devoir finalement faire un choix, en renonçant à son émission de cuisine… « Depuis près de 8 ans maintenant, je me consacre à fond à « Direct Auto ». Même si nous sommes une quinzaine de personnes dans l’équipe, le rythme reste là encore assez soutenu, car il y a quand même une quarantaine d’émissions à mettre en boîte chaque année, ce qui implique de faire des dizaines de déplacements en France comme à l’étranger, pour aller là où l’actualité automobile l’exige. Ce qui est important dans cette émission, ce sont bien sûr les voitures, mais aussi et surtout les gens qui gravitent autour pour les imaginer, les créer, les restaurer, les piloter. Et c’est là que j’interviens, en essayant de m’effacer le plus possible. Pour moi, un bon présentateur est finalement un « passeur de plat ». Il doit mettre les gens à l’aise, pour qu’ils disent ce qu’ils ont à partager, car c’est leur moment à eux, pas le mien ! ».

Une belle philosophie qui fait que Grégory Galiffi est apprécié par de nombreux professionnels ou collectionneurs automobiles, qui n’hésitent pas à lui proposer le volant de fabuleux bolides de rêve. Y compris la fantastique Ferrari 250 GTO (une parfaite reconstruction ex-David Piper), sur le circuit de Charade ! L’un des plus beaux souvenirs pour Grégory en 17 ans de Direct Auto, et on veut bien le croire sur parole ! Mais les temps changent. L’époque, devenue un peu anxiogène pour l’automobiliste, est de moins en moins propice à vivre de grands moments exaltants. « On ne va pas se mentir, les belles années de la voiture sont probablement derrières nous malheureusement. Aujourd’hui, rouler sans regarder son compteur est devenu prohibé, on est fliqué à mort, et l’essentiel des nouveautés concernent des SUV, de surcroît de plus en plus électrifiés. Et pendant ce temps-là, les autos sportives et abordables que l’on aimait tant, comme les petites GTI, disparaissent, condamnées par des normes toujours plus strictes. A part la petite Mazda MX-5, ou la Hyundai i20 N, il n’y a guère plus de bombinettes accessibles au plus grand nombre. Même les voitures anciennes sympas à conduire, qui ne valaient pas grand-chose il y a quelques années encore, commencent à flamber ! ». Conscient qu’on arrive à la fin d’une époque, Grégory Galiffi songe à faire prendre à son émission phare le train de futur pour ne pas rester à quai. « Je pense qu’il faut s’intéresser aux mobilités au sens large, y compris en faisant découvrir d’autres moyens de transport alternatifs à la voiture. Mais cela n’exclus surtout pas de continuer à parler de ce que l’on aime, notamment les anciennes voitures et les youngtimers que j’apprécie tant ! ». Ouf, nous voilà rassurés !

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