L’unique Citroën ID Normale en France à Époqu’Auto

Lors du prochain Salon Époqu’Auto (du 7 au 9 novembre 2025), vous pourrez découvrir un modèle unique en France, la Citroën ID Normale. Jacquot Jean-Robert est l’heureux propriétaire de ce trésor de l’automobile française qui a fait toute sa carrière à la sous-préfecture de Montluçon. Assureur retraité spécialisé dans les autos vintage et surtout passionné par les voitures anciennes authentiques, Jean-Robert présentera donc sa Citroën ID Normale, modèle jamais restauré ni jamais accidenté qu’il possède depuis plus de 30 ans.

Les addicts des automobiles vraies, rares, anciennes ne manqueront pas de venir observer ce petit bijou ainsi que d’échanger avec son propriétaire. Cette voiture a été produite à seulement 238 exemplaires et présentée, pour la première fois, lors du Salon de l’Automobile de Paris de 1957.

A cette époque, Citroën est un constructeur en vogue. Un an auparavant, la firme française dévoilait la fameuse DS 19 et connaissait un succès phénoménal avec près de 80.000 (!) commandes à l’issue du Salon de l’Auto 1955. L’entreprise n’ayant pas prévu une telle marée de commande, elle est vite dépassée et produit au plus vite sans vérifier la fiabilité globale de son nouveau modèle vedette. Vous le comprenez facilement,  des soucis mécaniques sont rapidement mis en lumière en même temps que des délais de livraison rallongés suscitent la grogne des clients. Si la DS19 plaît au regard, elle se révèle complexe à prendre en main tant ses avancées technologiques cassent les codes connus de l’époque. 

Pour mieux la mettre en valeur et calmer les critiques, la marque au chevron créé donc l’ID 19 pour la présenter au Salon de l’Auto 1957. La Citroën ID est perçue comme un modèle intermédiaire, le genre de modèle qui vous fait entrer dans le monde du constructeur pour vous rassurer et vous convaincre, par la suite, que les avancées techniques de la DS, voiture premium de la marque, sont pensées pour vous apporter encore plus de confort de conduite, encore plus de bonheur au volant. D’ailleurs, esthétiquement, l’ID19 ressemble, pour des regards novices, à s’y méprendre à sa grande sœur. Le constructeur ne pousse toutefois pas trop loin cette ressemblance, ne s’attardant pas sur les détails modernes de la DS. Cela aurait eu l’effet inverse que celui recherché à l’époque.

Pour bien différencier les deux voitures, le constructeur opte pour un équipement moindre et plus classique pour la nouvelle ID. Par exemple, elle est dotée d’une boite manuelle alors que la DS affichait un circuit hydraulique novateur, futuriste, mais qui fonctionnait moyennement au lancement et qui suscitait, de fait, énormément de méfiance aux yeux du grand public. Le volant, par ailleurs, est plus grand car dépourvue de direction assistée. Citroën espère donc, avec sa nouvelle ID19, séduire un public plus large, en particulier les derniers propriétaires de voitures à traction. 

Trois versions de cette ID 19 sont proposées, la Normale (la plus spartiate de toutes, celle que Jacquot Jean-Robert possède et présente cette année à Époqu’Auto), la Luxe (bien mieux équipée) et la Confort, version haut de gamme du modèle. Avec la Normale, certains observateurs de l’époque regrettent un retour en arrière opéré par le constructeur. Ils mettent en avant une motorisation moindre avec seulement 63 chevaux de puissance contre les 75 de la DS, Citroën l’équipant en effet d’un moteur de traction 11D, véritable point d’orgue de ce modèle spartiate. Moins performante, moins confortable dans ses assises, plutôt austère dans son style intérieur, la Normale ne connaîtra pas le succès espéré par Citroën. Mais sa sortie permettra, avec le temps, à la DS de devenir la voiture de légende que tout le monde connaît aujourd’hui. Pour résumer, on pourrait dire que l’ID était, pour l’époque, un modèle révolutionnaire tandis que la DS était, quant à elle, une avancée stratosphérique dans le temps. Pour replonger dans cette belle histoire, ne manquez pas le stand de Aventure Citroën, Club des Retraités Anciens Citroën pour revivre les années ID Normale et son rôle pédagogique inédit.