Dossier Reprogrammation
La génèse de la reprogrammation
La reprogrammation (également connue sous le nom de “chiptuning”) est une pratique issue du sport automobile, au cours de laquelle les ingénieurs modifiaient la cartographie du moteur afin d’en maximiser les performances lors des courses. Avec le développement constant de l’électronique dans les voitures modernes, la pratique s’est démocratisée et s’ouvre désormais à tout un chacun. Néanmoins, sachez qu’aucun cadre juridique n’encadre la pratique pour le grand public, rendant l’opération illégale aux yeux de la loi ! Mais vous verrez que dans les faits, cela n’a pas réellement d’incidence et que la pratique reste largement tolérée.
Concrètement, c’est quoi ?
L’opération de reprogrammation consiste à modifier l’information de la cartographie moteur grâce à une valise de diagnostic. Ainsi, le véhicule gagne en puissance et en performance (augmentation du nombre de chevaux et du couple), tout en réduisant accessaoirement sa consommation de carburant. D’une pierre deux coups.
Il existe plusieurs stages dans la reprogrammation, permettant à chaque pallier d’aller chercher de plus en plus loin la performance ultime. Nous avons tout d’abord le Stage 1 qui est une simple reprogrammation de la cartographie moteur dans le cadre des normes prévues par le constructeur automobile. Les opérations de reprogrammation Stage 1 sont donc par nature fiables. Dès le Stage 2, l’optimisation de la cartogrpahie s’accompagne du remplacement de pièces mécaniques (échangeur renforcé, admission, échappement etc...). Au-delà (Stage 3), en plus d’intégrer tous les processus d’optimisation des stages précédents, nous sommes dans de véritables modifications mécaniques sur-mesure. Mieux vaut se renseigner sur les contraintes moteurs et les dangers.
Une opération de professionnels
C’est pourquoi la professionnalisation de ce service est en vogue. En effet, sachez que la reprogrammation est tout de même une opération délicate pouvant aller jusqu’à la casse moteur (sauf pour les Stage 1, fiables à 100%) ou encore une surconsommation de carburant. En effet, se retrouver avec trop de puissance ou de couple dans un bloc moteur qui n’est pas adapté peut se révéler problématique. C’est pourquoi mieux vaut faire appel à des professionnels compétents disposant des outils nécessaires, (tel qu’un banc de puissance). Les prix sont variables en fonction du niveau de reprogrammation souhaité par le client (Stage 1, 2, 3 etc...) et du type de véhicule, mais oscillent généralement entre 400 et 5000 euros.
La reprogrammation peut également exclusivement concerner la consommation de carburant puisque tous les véhicules essences peuvent être reprogrammés pour rouler à l’éthanol E85 (baisse de consommation et gain de puissance). Toutefois attention puisque cette opération rend la garantie constructeur caduque, quand bien même elle parte d’un bon sentiment. Mais est-ce que tout cela est bien légal ? Que dit la loi ?
Un cadre légal imprécis
Soyons clairs : en appliquant strictement le code de la route, la reprogrammation moteur ou à l’éthanol n’est pas légale. En effet, modifier les caractéristiques techniques d’un véhicule implique nécessairement de changer sa carte grise, qui implique à son tour une autorisation de modification par le constructeur. Or, les fabriquants sont peu enclins à la pratique et refusent de donner l’accord pour une RTI (Réception à Titre Isolé), document obligatoire pour modifier une carte grise. Par conséquent, sans carte grise conforme, le véhicule n’est juridiquement pas légal (pareil pour l’assurance, ceci dit au passage).
Néanmoins, le flou persiste d’autant plus que la loi n’interdit pas explicitement la reprogrammation. Dans les faits, il est impossible de vérifier ou identifier la pratique sans avoir recours à un banc de puissance. Le gain de puissance et performance, quoique bien réel, est pour ainsi dire indétectable. La pratique est donc plus ou moins tolérée, en un sens. Aussi, en l’absence de règles juridiques précises concernant la reprogrammation, clients et professionnels perpétuent la pratique, justifiée par la passion.
Dernier point, et non des moindres, une reprogrammation moteur est bien souvent réversible. En effet, pour mieux vendre un véhicule modifié, il est conseillé de le remettre dans son état d’origine.
